En aparté, je suis extrêmement surpris par l'engouement (et le nombre instantané de vues sur YouTube) suscité par cet enregistrement, alors que mon précédent
Manhã de Carnaval (
viewtopic.php?t=11133), autrement complexe et fouillé dans sa composition personnelle, est passé relativement inaperçu !
A savoir que la décision de jouer The Savage n'était aucunement préméditée. Elle résulte en fait du hasard des conséquences d'une recherche du titre d'un autre morceau des Shadows au sein de mes archives. C'est son apparente rapidité (évoluant autour des 157 bpm) qui a excité ma curiosité de savoir si je pouvais tenir ce tempo avec mes instruments de prédilection.
Simple dans son organisation pour le mix (solo d'harmo, rythmique de guitare, basse et batterie), il m'a pourtant demandé du fil à retordre.
La ligne de basse étant injouable (au moins à mon niveau) en dehors de la tonalité LA d'origine, j'ai abordé le jeu d'harmo au CX12 Cmed. Par prudence, j'ai opté pour jouer ce morceau au tempo 130 bpm. Sans écouter l'original, ça passait bien à l'oreille. Pour ce faire, je m'entrainais exclusivement sur métronome. Pas trop difficile, sauf sur quelques séquences dont une en particulier avec alternances d'inversions de flux + actions de tirette dont j'avais du mal à me dépatouiller (vu mes antécédents exclusivement d'harmoguitare). Mais ce passage, même si parfois réussi, était loin d'être fluide.
Conséquence de mes éternelles étourderies, alors que je venais de m'amuser sur un medley à venir avec mon CX12 A, c'est en conservant involontairement cet harmo que j'ai repris mon entrainement sur la seule partie délicate, constatant alors, sans comprendre tout de suite, l'extrême coolé obtenu soudain sur cette séquences. C'est alors que j'ai pris conscience de m'être trompé de chroma ! J'ai donc essayé de rejouer l'entièreté du morceau avec le CX12 A.
Certes, cela ne faisait que reporter les difficultés sur d'autres séquences. Mais le piqué des notes en découlant semblait en adéquation avec les passages impactés. Et cerise sur le gâteau, j'allais sans doute pouvoir augmenter la cadence. C'est ainsi que je suis monté à 150 bpm. J'ai alors enregistré le solo avec la seule écoute du métronome.
J'ai ensuite attaqué la batterie, qui comporte deux séquences distinctes en alternance. La première est une rythmique de tom, mais impossible à reproduire à 150 bpm avec le battement de deux doigts sur la touche du clavier produisant ce son. Je l'ai donc enregistrée à tempo moitié, puis en ai doublé la cadence. Pas de souci avec l'autre séquence, qui est rythme de twist disponible sur le clavier, mais dont l'équilibre grosse caisse/caisse claire n'était pas celui recherché. D'où la retouche du gain, au coup par coup, de la grosse caisse (fastoche, mais longue et fastidieuse).
Les breaks ne seront réalisés que plus tard, une fois tous les instruments enregistrés. Ils seront entièrement composés manuellement dans Audacity sur une piste à part, à l'aide de samples, parfois dérivés en hauteur de son (ils imitent - mais ne prétendent pas reproduire - ceux de la VO).
Au tour de la basse, que j'avais étudiée jusque-là uniquement à 130 bpm. Mais avec beaucoup d'entraînement et de répétitions, elle n'a finalement pas été un obstacle, les suites de séquences étant très répétitives.
Restait la guitare rythmique, pour laquelle j'ai dû simplifier l'architecture pour ne pas m'emmêler les pinceaux en cours de jeu, et surtout ne pas perdre la synchro.
C'est au cours de la semaine dernière que je me suis souvenu avoir un SCX 48 en A, que j'ai essayé à son tour sur le thème.
En effet, ayant adouci les ressorts de mes CX12 pour faciliter l'action ponctuelle de la tirette lorsqu'ils sont dans mon support autour du cou, le rappel a perdu de sa nervosité. La vivacité de la tirette, avec sa course inférieure de 1 mm à celle du CX12, rend d'exécution des parties délicates de The Savage un poil plus aisée.
D'où le réenregistrement de la piste solo avec le Suzuki (j'ai quand même conservé sa version CX en archive).
Cela dit, ne pas croire que le son en est meilleur : la différence de timbre est inaudible, d'autant que ce morceau impose une réverbe assez intense pour compenser l'absence des nombreux glissandos de la Fender électrique dans la VO.
Ne pas croire non plus que mon solo a été nickel dès le premier jet. Je ne m'appelle ni Benoît, ni Florence, ni Patrice, ni qui d'autre encore... Je suis sûr qu'en publique, je me planterais lamentablement.