bonite a écrit : ↑19 oct. 2024 10:06
Mais, Claude, cela m'étonne que tu n'aies pas compris (ou voulu comprendre) ce qui était mon intention, c.à.d. d'absolument te féliciter pour la qualité incroyable du son obtenu avec la guitare, qui correspond à 100 % à l'original.
Une manière (maladroite sans doute) pour moi d'exprimer qu'il était incroyable de pouvoir, en amateur, reproduire un tel son
et donc, d'avoir dû te faire aider !
Et toi, tu n'as pas voulu comprendre ce que je voulais dire ?
Par modestie sans doute, de devoir me répondre : "
Eh bien, si Benoît, pour le son, c'est uniquement le mien !".
Quelque part, c'est effectivement le cas.
Ce qui mérite une explication, qui hélas pour toi et les forumeurs sera longue.
A l'origine, alors que j'étais ado, voilà que les Shadows (groupe qui accompagnait Cliff Richard et m'était totalement inconnu) sortent Apache, mais avec un son de guitares électriques complètement différent de ce que l'on entendait jusqu'alors.
Tannant mes parents, pour Noël ils finissent par m'offrir ma première guitare électrique d'entrée de gamme. Faute d'ampli, on a branché ça sur l'entrée extérieure le l'énorme poste de radio de la salle à manger ; et là... grosse déception ! Pas du tout le son espéré. Juste un son mat et désespéramment plat de cordes amplifiées. Et pour cause.
Car en fait, le son qui sortait d'une Fender Stratocaster de l'époque était lui aussi très plat ; juste de meilleur rendu de par la construction de cette belle "planche" et la qualité des micros.
Mais voilà, ce que l'on entendait, c'était ce qui sortait certes de la strat', mais après avoir traversé ensuite une chambre dite d'écho (aujourd'hui delay) à bande magnétique, puis une unité de réverbération - à l'époque à ressorts -, avant d'attaquer enfin l'amplificateur de puissance.
Pour ceux que ça intéresse, j'ai reproduit ci-dessous le schéma de principe d'une chambre d'écho à bande magnétique.

- Delay à bande.jpg (73.73 Kio) Consulté 3835 fois
Cela repose sur l'utilisation d'un magnéto dont la courte bande magnétique est rebouclée sur elle-même. Le signal est enregistré puis relu par différentes têtes de lecture, dont on atténue de plus en plus le signal relu pour constituer les échos qui vont en s'atténuant.
En réalité, il n'y avait qu'une tête de lecture dont on réinjectait une partie du signal relu et atténué dans la boucle d'enregistrement. Mon schéma est pour faire comprendre le principe.
On faisait varier la vitesse de répétition en faisant varier la vitesse de la bande magnétique.
Aujourd’hui, delay et réverbe font appel à des sous-ensembles électroniques miniaturisés et paramétrables à l'envi. Ils sont soit incorporés dans les amplificateurs de guitare, soit dans des pédales d'effet intercalées entre celle-ci et l'ampli.
Pour ce qui me concerne, ma guitare Squier Stratocaster est connectée à l'entrée micro de mon clavier arrangeur. Si je veux lui affecter un effet, je peux bien sûr le faire après enregistrement avec Audacity. Mais c'est frustrant de ne pas entendre ce rendu lorsque l'on joue. Ce pourquoi (facultativement) j'utilise depuis pas mal de temps un préampli pour casque :

- VOX AC30-2.jpg (9.75 Kio) Consulté 3619 fois
Bien que destiné de base à s'écouter jouer sans déranger les voisins, je connecte la sortie casque sur ladite entrée micro de mon clavier.
Car ce module intègre quelques effets commutables et réglables. Dont entre autres la réverbe et le fameux delay (pour les curieux :
https://www.youtube.com/watch?v=eHvtYRZU6CA&t=690s ; il existe d'autres marques et des modèles plus perfectionnés car plus récents).
Vous avez déjà pu les entendre sur certains de mes enregistrements ( tels Sleepwalk
https://www.youtube.com/watch?v=rgAOzHue2T8 ou Shakin' all over
https://www.youtube.com/watch?v=r1xyJY3NEC0 par exemple)
Pour Wonderful land, je n'ai employé que le delay de ce module, préférant ajuster la réverbe avec Audacity, qui permet de régler le paramètre "dry" pour positionner le son en profondeur.
A savoir que le delay sert surtout à prolonger artificiellement le son ; car avec le sustain naturel d'une guitare électrique, les répétitions ne se distinguent pratiquement pas. Par contre, on les entend mieux sur les sons piqués. Tel le passage de 1:03 à 1:09, qui se joue en étouffant les cordes près du chevalet avec la paume de la main (malgré qu'elles soient quelque peu noyées dans la réverbe).
Bref, et après avoir été très long, comme tu peux le voir mon cher Benoît, il n'y a aucun trafic logiciel dans l'obtention de ce son particulier ; juste l'emploi des mêmes artifices (certes actualisés) des Shadows ou des nombreux groupes ou amateurs adeptes eux aussi de cette sonorité.
Les soucis auxquels j'ai été confronté sur ce morceau sont à un tout autre niveau. Sans doute que je les évoquerai plus tard.