Papouasie
Publié : 23 sept. 2016 01:01
Je profite de la rubrique « de tout et de rien » pour raconter une anecdote.
Notre équipe était en mission en Papouasie Nouvelle-Guinée pour une étude d’ethnomusicologie.
Notre camp était situé à plusieurs semaines de marche car notre sujet se trouvait dans une vallée très enclavée. Il nous a fallu embaucher auprès de la population un guide, deux interprètes, trois porteurs (et leur cuisinier sans lequel rien ne peut se faire) car une telle expédition nécessite beaucoup de matériel. Les négociations concernant leur salaire ont apporté un éclairage intéressant et inattendu. Nous avons compris que ces hommes ne comptaient que jusqu’à dix-sept. Nous, nous comptons parfois sur nos doigts, mais nos hommes comptent le nombre d’articulations du haut de leur corps. À gauche ; les 5 doigts, le poignet (6) , le coude (7), l’épaule (8) , le cou (9) puis on redescend à droite.
Il fallait donc verser le salaire tous les 17 jours. Le plus étonnant c’est que le montant du salaire était de dix-sept boîtes d’allumettes "greenlites waterproof" ; c’est très précieux là-bas dans la forêt humide.
Un soir, après la marche, pour inciter nos gars à chanter afin que nous puissions les enregistrer, j’ai joué de l’harmonica : ils ont tous levé la tête vers le ciel en cherchant l’oiseau au chant si curieux.
Quand ils ont compris que c’était un instrument de musique ils ont beaucoup ri. Un homme a insisté pour m’acheter mon harmonica et a proposé de me payer en allumettes.
Je le lui ai donné et quand je l’ai revu quelques mois plus tard il en jouait avec les narines et s’accompagnait en claquant de la langue!
Notre équipe était en mission en Papouasie Nouvelle-Guinée pour une étude d’ethnomusicologie.
Notre camp était situé à plusieurs semaines de marche car notre sujet se trouvait dans une vallée très enclavée. Il nous a fallu embaucher auprès de la population un guide, deux interprètes, trois porteurs (et leur cuisinier sans lequel rien ne peut se faire) car une telle expédition nécessite beaucoup de matériel. Les négociations concernant leur salaire ont apporté un éclairage intéressant et inattendu. Nous avons compris que ces hommes ne comptaient que jusqu’à dix-sept. Nous, nous comptons parfois sur nos doigts, mais nos hommes comptent le nombre d’articulations du haut de leur corps. À gauche ; les 5 doigts, le poignet (6) , le coude (7), l’épaule (8) , le cou (9) puis on redescend à droite.
Il fallait donc verser le salaire tous les 17 jours. Le plus étonnant c’est que le montant du salaire était de dix-sept boîtes d’allumettes "greenlites waterproof" ; c’est très précieux là-bas dans la forêt humide.
Un soir, après la marche, pour inciter nos gars à chanter afin que nous puissions les enregistrer, j’ai joué de l’harmonica : ils ont tous levé la tête vers le ciel en cherchant l’oiseau au chant si curieux.
Quand ils ont compris que c’était un instrument de musique ils ont beaucoup ri. Un homme a insisté pour m’acheter mon harmonica et a proposé de me payer en allumettes.
Je le lui ai donné et quand je l’ai revu quelques mois plus tard il en jouait avec les narines et s’accompagnait en claquant de la langue!