Si je continue ici avec la problématique de l'accompagnement à la guitare - qui aurait plutôt sa place dans la rubrique "L'harmonica en général", c'est pour mettre une fois de plus en avant les facultés offertes par le système CX12.
Lorsque l'on s'accompagne soi-même à la guitare, on ne peut en même temps actionner le poussoir, excepté lors d'un silence ou après la frappe d'un accord de type "blanche" (donc sur sa résonance). Donc contrairement aux pros du chroma, on est, d'une part limité dans le répertoire interprétable, d'autre part cantonné dans des tonalités éludant toute altération, ou les minimisant au maximum.
Le novice jouant sur un harmo en DO jouera donc en quasi permanence en DO majeur et en LA mineur. Ce qui, à la longue est "fatigant" pour les oreilles ; aussi bien celles de l'auditoire que celles de l'interprète.
La soluce est donc d'avoir un autre instrument dans une autre tonalité. Comme pour les diatoniques... mais qui, eux, sont limités dans le jeu puisque ne possédant qu'une octave complète. Et j'opposerai aux pros de l'altération par overdraw et overblow sur un diato que l'on ne tient pas dans ses mains n'est pas à la portée de tous. Mais le prix et l'encombrement d'un chromatique imposent d'en limiter le nombre. Donc de bien choisir la 2e tonalité. Perso, j'avais choisi le Suzuki en LA qui permettait de faire le boeuf avec des groupes de guitaristes. D'où le CX en LA, avec lequel on va jouer en LA majeur et en FA mineur.
Lorsque l'on est plus habile sur l'harmonica, pour interpréter certains morceaux - en particulier les blues à gamme pentatonique -, on peut étendre les possibilités de jeu en 2e et 3e positions. Donc SOL et RÉ pour l'harmo en DO, et en MI et SI pour mon harmo en LA. Voilà qui fait 8 tonalités différentes en 2 instruments, mais à caler avec le type du morceau à jouer, car tributaire de celui-ci. Tributaire aussi avec l'accompagnement guitare, car une guitare n'est pas un piano et certains nuances d'accord en sont possibles elles aussi qu'en haut du manche (qui libère l'index du barré). A prendre en compte aussi qu'en accompagnement seul, il est nécessaire d'assurer la basse et ses nuances, et rend complexe l'exécution d'un accord selon l'endroit où on le joue (surtout lorsque le extensions sont difficiles avec des petites mains comme les miennes).
C'est une autre astuce qui m'a permis d'augmenter le nombre des tonalités potentielles avec des deux CX.
En effet, vous avez sans doute remarqué que nombre de morceaux de variété se terminaient par la
répétition du refrain un demi-ton plus haut.
Pour assurer cette possibilité, j'avais viré le ressort de la glissière sur l'un des mes Hohner 16 trous, et légèrement resserré les vis de l'embouchure pour que ladite glissière ne se balade pas librement et donc reste bien en place tout en pouvant être vite fait poussée juste avant le jeu du final en question.
Mais ça m'obligeait à utiliser un holder dédié (les mâchoires du Flex Rack ne sont pas assez large)... et à être confronté au nettoyage (bla bla bla...).
L'astuce a donc consisté à me procurer, aux pièces détachées Hohner, une glissière à laquelle j'ai ôté le ressort.
Comme il n'y a pas de vis de serrage, j'ai augmenté le frottement de celle-ci pour une subtile et quasi invisible torsion à proximité du bouton, sensiblement au niveau du 1er trou de l'harmo (flèche sur la photo), pour ne pas contrarier l'étanchéité.
Et comme une fois enfoncée, le bouton est difficile à "récupérer", j'ai percé le bout de celui ci pour y visser une rondelle de caoutchouc, qui facilite sa préhension et permet d'ailleurs de ramener la glissière en cours de jeu (utile par exemple lorsque l'on a une altération qui dure le temps d'une ronde alors que l'accompagnement guitare continue).
Les photos suivantes montrent les deux positions de la glissière. Lorsque enfoncée, on voit bien qu'il serait difficile de la ramener sans la rondelle ajoutée.
Pour éviter devoir éventuellement déshabiller l'un des harmos afin d'y récupérer cette glissière "libre" qui y aurait été utilisée, j'en ai réalisé une seconde. Chaque harmo est donc doté de deux glissières (ici pour le DO) :
Un autre avantage de cette glissière, et toujours dans le but de "défatiguer" l'oreille, c'est qu'on peut jouer un morceaux en permanence un demi-ton plus haut en plaçant le capodastre de la guitare en première case (donc pas de changement sur les grilles des accords).
Ainsi, mes 8 tonalités initiales possibles sont passées à 16 !
Suite à tout ça, pourquoi avoir commandé un autre CX en Ré ?
Eh bien pas pour spécialement pour jouer en Ré (quoique...), mais pour y jouer en 2e position (donc SOL) et en 3e position (donc MI) pour quelques morceaux dont l'architecture de l'accompagnement guitare impose la tonalité (MI et LA) et où des altérations incontournables ne pourraient être sinon exécutées en cours de jeu.