Remarquable !
Tu t'es attaqué à une partition vraiment élitiste.
Il faudrait chaque fois mettre la partition, au moins la première page en image, pour rendre compte du choix.
Ici, tu suis le choix de l'original tout en 4/4, au lieu d'un 4/4 de prologue qui porte l'ouverture en 3/4 possible d'arrangement pour faciliter l'interprétation musicale. Jouer une danse lente ou un slow fox ? Telle est la question de ton interprétation.
Le piège épouvantable du 4/4 choisi ici, est que le temps fort - celui du premier temps de chaque mesure -
n'est pas en accord avec l'oreille. Il s'agit d'un déchirement. Le compositeur Charles Dumont a voulu que cette prière soit l'effondrement d'une personne à terre qui élève encore une plainte alors que tout est fini d'avance. Qui la joue à l'oreille sera donc toujours fautif.
Voici la partition tel quel choisie :
L'accompagnement n'a strictement rien à faire dans l'étude, jamais. Je la nettoie, voici la partition à jouer :
Battons la mesure, du 4/4 ici :
Pour le moment, je n'ai toujours pas parlé d'instrument, (l'harmonica ici).
Nous lisons la partition. Battons maintenant complètement la mesure en disant
tous les temps. Il n'est pas non plus encore question de lire les notes, juste de battre le 4/4 :
Je prends donc ton interprétation, l'accompagnement ne me gênera pas. Plus de notes non plus à entendre. Où est le son du métronome ? Il n'y en a pas. Soit donc tu es très fort, soit inconscient. Es-tu si abouti pour aller si haut ?
Un prof commencera toujours par battre la mesure, un chef d'orchestre, un répétiteur, toujours commencer par le commencement. Où sont les problèmes, avant de les chanter ?
On commence par un temps faible :
sol #
Quand on commence par le dernier temps, cela fleure la valse lente qui demande de prendre de l'élan pour se lancer sur le premier temps avec un peu d'énergie. Si en valse on commence par le ton 1/3, en valse lente, on commence par 3/3 toujours en compétition. Ici, commencer par un temps faible juste avant, fleure la valse lente. Question, toujours dans l'analyse du solfège de la partition : est-ce bien du 4/4 ou du 3/4 ?

Voyons voir...
Ici le transcripteur a aussi noté que le prélude commence carré, du 4/4. Mais est-ce seulement cela ? Non. La partition est trop dure, l'arrangement serait prudent, avec un métronome. Tu as choisi carrément de présenter une grande interprétation, d'accord...

Cette partition est du très haut niveau.
Le Prologue glisse du 4/4 en deux ruptures de marches 2/4 avant d'entrer dans le jeu qui est une valse lente 3/3, a véritable composition
On n'a toujours pas lu une seule note ! Et nous sommes de plus en plus plongés dans ce solfège fondamental dont jamais ici je ne lis le moindre intérêt pour. Et pourtant, ce sont les fondations ! Sans la lecture, point d'interprétation, en musique, au théâtre, dans tous les arts.
Alors, pourquoi ce 4/4 que tu proposes, si dur ? Le doute porte sur le décalage rythmique du compositeur : pourquoi Charles Dumont fit-il cela ? Cela me donnera la réponse à ma question : jouer carré 4/4 ou en Prologue seulement qui provoque deux ruptures de marche 2/4 avant d'entrer dans une magnifique valse (donc en étirement) lente 3/4 ? Vous arrivez chez un prof, un bon joueur de base, et vous lui interprétez ce morceau à l'harmonica de Piaf. Il connait évidemment l'air, il ne pense pas à ce moment à son analyse. Et il va se demander de suite pourquoi jouer l'original, le plus dur ? Il est plus prudent de jouer un arrangement sans accompagnement & avec le métronome. Il va prendre un crayon, son index, et battre la mesure... Tu piques ma curiosité et j'ai engagé une analyse automatique de réflexe de la partition, & sans encore t'écouter. Une chose est de présenter prudemment, une autre d'y aller franco. Tu me surprends...
Nous avons lu les deux partitions. L'arrangement au piano décompose mieux la complexité d'une interprétation profane. Maintenant je suis prêt à t'écouter








geo21320 : chapeau ! Très bon !!! Superbe !!!
Tu ne fais aucun décalage, la respiration est parfaite. Bravo... Quel travail !
L'enregistrement est également pur. Et quel matériel, dit avec tant de simplicité.
Tu es un grand bonhomme toi, très fort, humble, simple. Je te découvre, je vais apprendre de toi, et je garde ton interprétation qui me laisse rêveur.