Cher arpa,
Si tu le veux bien, prenons du recul & regardons ensemble les principales partitions de "Summertime".
La première est une valse 3/4, en Si bémol Majeur.

Je la conseillerai car une valse permet un swing facile. Ce n'est pas ton choix que je respecte.
La seconde est simplement un C
(4/4) pour un harmonica en Do Majeur.

Nul besoin d'accompagnement, elle est facile & le rendu est pur.
La troisième monte en niveau, en clef d'Ut, toujours en 4/4.

Le souffle est bien à travailler pour ne pas fatiguer en diatonique ses cordes vocales...
Tu as choisi la quatrième, de Gershwin, dans la pure tradition d'Ella FItzgerald.

On constate que la diva du jazz avec sa tessiture à 3 octaves, s'exprime dans "Summertime" en scat, le pur swing afro de Louis Armstrong. Je m'allonge sur le canapé, je ferme les yeux & je t'écoute dans un silence recueilli.
Ce n'est pas, c'est très bon. On est dans le swing, tout le corps est pris par ton interprétation. Tu as la grande honnêteté de nous avoir tout détaillé, tu t'es livré exactement dans l'esprit du swing où tout notre être s'abandonne. L'enregistrement laisse passer trop d'aigus, essaye de reprendre ton enregistrement en l'adoucissant, pour nous appeler au rêve progressivement, suave. Nous sommes entre mis dans ce merveilleux forum unique en son genre - celui du cœur.
Le génie d'Ella FItzgerald est de chanter en amenant une vague sur l'autre, elle déroule la partition en vagues ondulantes.
Quelle merveille !
Ela porte son swing
(peu importe la partition) comme une vague parfaite de roulis :

Elle est pure dans "Summertime" :
Tu portes ton swing en griffant , trop porteur en ouverture, trop égratigné en fermeture :

Pourquoi griffes-tu ? Parce que la rotondité de ta vague est gonflé, presque saturé, tu portes trop à chaque respiration :
Ce n'est pas une question de saturation, ni de décalage, il n'y en a pas en swing parce que le corps se libère, il suffit juste de s'abandonner. L'image qu'on donne du rythme est celui de la marche de l'esclave noir en Amérique au XIX siècle, un boulet attaché cruellement à une cheville. Il doit tirer d'un coup sec pour avancer le boulet, puis il avance. Garde cette image, l'esclave va chanter de façon à amener tout son corps en douceur comme une houle qui déroule le boulet, il y met le rythme pour l'avancer mais ensuite dans ce temps de marche il enroule son avancée suavement.
Dans la phase de glisse, Ela déroule en douceur...

Tu vois, elle n'a pas tiré sur son souffle, le boulet a juste reçu la douce force (barre de gauche), et ensuite, la chaine ne tirant plus, elle se laisse glisser pour se reposer (barre de droite) :
Son swing est un roucoulement suave :
Toi, tu le vis à l'occidentale, un départ plein pot (première barre) :
et tu freines ensuite comme un backwash, un retour de vague, une baïne (barre de droite).
Ton interprétation est très bonne techniquement. Tu en sais trop. Essaye d'être minimaliste, juste ce qu'il faut, pas plus... Chut... C'est comme devant une belle assiette, tu ne savourais pas. Laisse remonter dans ton palais de maitre, toutes les effluves, les parfums doucereux,